Prochaines représentations, à Paris 2025, Avril et Mai Au théâtre La Petite Croisée des Chemins  43 rue Mathurin Régnier (Paris 15°)

 https://www.theatrelacroiseedeschemins.com/2024-2025/femme-artichaut

 

C’est une fleur et c’est la femme. Durée 55’’.

La Cie Yamuna (Marseille) présente Une femme est un artichaut

Une danseuse prépare son entrée sur scène. Mais, à la place de danser, elle se met à parler. Sa parole l’amène à danser, ses danses à raconter. Des personnages du passé et du futur se réincarnent. Dans ce chaos de débris de souvenirs et de chimères se révèle le parcours d’une marginale en quête d’appartenance. Les questions d’accueil et de tolérance de nos sociétés émergent. Durée : 1 heure

Seule en scène expressionniste. Récit (presque) autobiographique dansé et conté Écriture, chorégraphie et interprétation Ofra Hoffman. Mise en scène, dramaturgie et écriture Patrick Rabier. 

Le travail d’Ofra est caractérisé par un mouvement entre le monde de la danse classique de l’Inde et la création contemporaine. La danse, l’écriture, le jeu théâtral sont ses outils d’expression.

Danseuse de Bharatanatyam et comédienne, Ofra a étudié le mime corporel à l'Ecole de mime corporel dramatique de Paris et le Bharatanatyam avec Shalini et Malavika. Ensuite en Inde, à Chennai,  elle a étudié auprès de son maitre Kuttalam M.Selvam la danse et l'art de natuvangam qui est la théorie du rythme utilisée dans la danse, et l'art de la citation rythmique, et l'art de l'abhinaya qui est l'art de la narration utilisé dans ce style au près de Bragha Bessel.

 

 

UNE FEMME EST UN ARTICHAUT

extraits du spectacle.

   Alors folle ou pas folle ?  Durée 1'45".

 

UNE FEMME EST UN ARTICHAUT vu par Ofra Hoffman, auteur et interprète :

  

La scène, c’est le lieu de la transformation, en tant qu’immigrants, on passe par une transformation pour appartenir.

Pour essayer d’appartenir.

 

 

J’ai créé Une femme est un artichaut par un besoin de partager une tragédie humaine, banale, la tragédie triviale, sans climax, d’une femme qui ne trouve jamais sa place, qui se sent étrangère partout, même chez elle, mais qui tente inlassablement à s’intégrer. Au fur et à mesure que le travail avançait, je me rendais compte que je ne parlais pas que de mon expérience personnelle, mais de quelque chose de plus vaste, qui dépassait mon parcours intime. Cette prise de conscience a renforcé la raison d’être de ce projet.

 

Les quarts personnages que j’interprète dans la pièce, la ‘’Ofra’’ jeune femme intimidée, son psychiatre, Dr Jacques, un vieillard bien-pensant inconsciemment raciste et misogyne, ‘’moimoi’’, une femme extravagante, vedette que personne n’a encore découvert, Le ‘’Guru’’, un maitre de danse avec une autorité redoutable, sont tous le fruit de mon imagination. Je me suis inspiré de mon vécu, par des faits réels et surtout de l’entourage de mon enfance. Les adultes de mon enfance avaient tous quelque chose de comique, de grotesque, d’hilare à mes yeux d’enfant. J’imagine que c’était ma façon d’alléger, de vivre à côté de leurs gravités. Quel monde se crée-t-on quand on est entouré par des vies brisés, par des rescapés déracinés, hantés  par des souvenirs ? Mon théâtre a commencé alors par eux, par le besoin d’un enfant d’alléger le poids, par le rire. Cette notion, tragicomique, ou comique tragique, est la nature même de cette pièce et de mon approche en tant qu’interprète.

 

La scène, est le lieu de la transformation, de la grande retrouvaille avec d’autres « soi-même ». En tant qu’immigrante, le sol étranger, est pour moi aussi par moment une scène. Apprendre et interpréter les codes d’une simple rencontre avec des voisins exige déjà un savoir-faire, une observation fine. On passe par une transformation pour appartenir, pour essayer d’appartenir, pour décoder, pour s’assimiler.  J’interroge la nature de cette nouvelle identité, qui se crée quand on quitte la maison, la langue maternelle, je me questionne sur ce va-et-vient entre ce que l’on joue et ce que nous sommes, entre l’identité que l’on se crée quand on quitte un pays et ce qu’il reste    de l’autre monde, qui demeure quelque part notre maison.

Les questions de l’appartenance et d’identité sont au sein de cette pièce, avec parallèlement l’intolérance, l’hypocrisie, et la violence de nos sociétés. Je pense que ces propos touchent beaucoup d’entre nous, peu importe nos origines, nos histoires. Ces questions sont fondamentales dans ma démarche et ma recherche artistique et scénique.

Une femme est un artichaut est donc une pièce en partie autobiographique. Non pas tant parce que j'y inclus des événements survenus comme étudier en Inde, (le monologue du Guru) ou une rencontre avec un voisin sur le palier d’un immeuble parisien, (le monologue de l’opéra) etc., mais plutôt parce que la pièce raconte le balancement constant entre le désir d'appartenance et le rejet, le fantasme contre la banalité

 

Les questions identitaires sont aussi reflétées dans mes choix artistiques entre la danse indienne et le théâtre occidental. Tout au long de mon parcours, je bascule entre plusieurs pôles, et notamment entre ces deux univers. Le monde de la danse et du théâtre indiens, avec ses règles, ses dieux, sa beauté, sa gaieté et ses définitions esthétiques claires, a répondu pendant une certaine période à un besoin d’harmonie.

Cependant, on ne se sent à l’aise que chez soi et moi, mon chez soi c’est un monde en ruines.

Tous mes personnages cherchent, malgré leurs cassure, l’amour, la reconnaissance. Dans ces élans, j’espère rassembler, timidement, ruines et espoirs.

 

 

Extraits du texte :

 

…mais vous savez, même la guerre c’est parfois l’amour, quand je suis arrivée à Paris mon voisin de palier m’attendait chaque soir et me posait toujours cette question :

« Alors, mademoiselle, tu as aimé tirer sur les petits enfants palestiniens pendant ton service militaire en Israël ? »

Et moi j’étais très polie en arrivant en France, j’ai très vite appris les codes de cette société : la politesse, alors j’ai répondu :

« Oui monsieur, merci. »

 

 

 

 

Prochaines représentations, à Paris 2025, Avril et Mai

Au théâtre La Petite Croisée des Chemins  43 rue Mathurin Régnier (Paris 15°)

 

 

https://www.theatrelacroiseedeschemins.com/2024-2025/femme-artichaut

 

 

 

 

Patrick RABIER

Metteur en scène

Après des études littéraires (Hypokhâgne et licence d’anglo-américain) il se dirige vers le théâtre, qu’il pratiquait sans interruption depuis le collège. En parallèle de sa formation de comédien dans des ateliers et stages professionnels - dont les plus marquants ont été ceux menés par Françoise Merle (pratique du masque neutre, du demi-masque et du clown), Lutwik Flazsen (école Grotowski), Franck Dinet (élève de Jacques Lecoq et directeur du théâtre Le Samovar à Paris), Gayam 16 (gamelan et masque traditionnel indonésien – Yogyakarta, Indonésie), il pratique assidûment la danse contemporaine et le chant lyrique.

Après plusieurs expériences en tant que comédien multidisciplinaire, il passe à la mise en scène et crée Sam Harkand & Cie en 1990 avec une équipe d’artistes et de technicien·e·s du spectacle rencontré·e·s au fil des créations. C’est pour cette compagnie qu’il crée la quasi-totalité de ses spectacles de clowns, de masques, de bouffons ou de marionnettes (jeune public et tout public), formes qu’il enseigne également aux amateur·e·s et aux professionnel·le·s depuis 1992 (en France et à l'étranger). Il écrit également certains des spectacles qu’il met en scène. Mais il collabore aussi avec d’autres compagnies qui souhaitent intégrer les spécificités du théâtre expressionniste dans leurs créations théâtrales, musicales ou circassiennes.

En 2000, il décide d’offrir une scène aux formes qu’il pratique et aux autres compagnies les pratiquant également et ouvre le théâtre Marie-Jeanne.